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(Centres de Référence des Maladies Lysosomales)

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Suspicion de diagnostic

Un diagnostic précoce peut conduire à l’instauration d’un traitement spécifique (enzymothérapie ou molécule chaperon réservée à certains variants génétiques) à même d’éviter la survenue de complications et de lésions irréversibles. La maladie de Fabry est encore souvent diagnostiquée avec retard puisque l’âge moyen au diagnostic est de 29 ans. Le médecin généraliste peut jouer un rôle déterminant en évoquant une maladie rare et en orientant les malades vers le centre de référence coordonnateur ou un centre de compétence.

La maladie de Fabry doit être envisagée dès l’enfance, chez les garçons et les filles, devant un ou plusieurs des signes cliniques évocateurs suivants :
• douleurs des doigts, des mains, des orteils et/ou des pieds
• syndrome douloureux inexpliqué après bilan étiologique complet
• difficultés d’adaptation à l’exposition solaire, la chaleur et l’exercice physique
• angiokératomes (maculopapules kératosiques violacées de topographie variable volontiers situées dans la zone génitale et les muqueuses)
• fatigue inexpliquée
• symptômes gastro-intestinaux (douleurs abdominales, nausées, diarrhée...)
• sudation diminuée
• cornée verticillée.

La maladie est susceptible après la 2e décennie de se compliquer par :
• une altération de la fonction rénale débutant par une albuminurie puis une protéinurie et une insuffisance rénale chronique
• un ou plusieurs AIT ou AVC sans facteur de risque particulier
• une cardiomyopathie, des troubles du rythme et/ou de la conduction cardiaque, puis une insuffisance cardiaque à un stade avancé
• une atteinte cochléo-vestibulaire (surdité, vertiges, acouphènes) uni- ou bilatérale
• plus rarement, une atteinte respiratoire à type de syndrome obstructif.

L’interrogatoire oriente aussi vers ce diagnostic de maladie de Fabry s’il existe dans la famille des cas préalablement diagnostiqués ou de façon plus générale des antécédents familiaux de décès chez des personnes âgées de moins de 50 ans, des accidents vasculaires cérébraux, des troubles du rythme ou de la conduction cardiaque, des cas d’insuffisance rénale ou de traitements par dialyse ou transplantation rénale.

Les femmes hétérozygotes ont un phénotype clinique plus variable allant de formes
asymptomatiques ou paucisymptomatiques à des formes sévères, vraisemblablement fonction de leur profil d’inactivation du chromosome X.