Généralités
Les MPS constituent un groupe de pathologies rares appartenant aux erreurs innées du métabolisme. Elles sont dues à un déficit de l’activité d’une des enzymes lysosomales impliquées dans le catabolisme des glycosaminoglycanes (GAG). Les GAG sont un constituant du tissu conjonctif y compris des cartilages. Le blocage de ce métabolisme entraîne l’accumulation de GAG dans divers organes et tissus des patients, entraînant une atteinte multisystémique (système ostéoarticulaire, cœur, poumons, yeux, foie, rate, sphère ORL), progressive et dans certains cas une atteinte cérébrale. A ce jour, onze déficits enzymatiques ont été décrits, responsables de sept types de MPS. Les MPS sont des maladies génétiques à transmission autosomique récessive, à l’exception de la MPS II qui est liée à l’X.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l’identification et le dosage des produits accumulés dans l’urine (GAG) puis sur la mise en évidence du déficit enzymatique spécifique dans le sang (leucocytes et éventuellement sérum) en fonction du type de GAG excrétés. L’étude génétique permet d’établir le diagnostic, de proposer un diagnostic prénatal aux parents d’un enfant déjà atteint et de préciser le pronostic en intégrant les corrélations génotype-phénotype.
Depuis 1980, la transplantation de cellules souches hématopoïétiques (TCSH) issues de moelle osseuse ou de sang placentaire, utilisée dans certains types de MPS (initialement la MPS I), a pour objectif de rétablir la fonction enzymatique dans le tissu hématopoïétique et par proximité dans les autres tissus avec des degrés de correction variables.
Prise en charge thérapeutique
Depuis 2003, ont été développés des traitements par enzymothérapie substitutive (TES) pour les MPS I (2003), MPS VI (2006), MPS II (2007), MPS IV (2014) et MPS VII (2019) : l’enzyme déficitaire, sous forme de protéine recombinante, est administrée par voie veineuse lors de perfusions hebdomadaires.
Le TES consiste à apporter de façon exogène l’enzyme manquante au patient grâce à des perfusions intraveineuses hebdomadaires au long cours. Le TES doit être instauré dans un CR ou de CC des MHM ou des Maladies lysosomales.
Plusieurs TES sont actuellement disponibles. Ces traitements ne sont pas systématiques et toute prescription initiale doit être validée, au cas par cas, de façon multidisciplinaire par les experts d’un centre labellisé de référence ou de compétence.
La thérapie génique par expression de la version normale du gène en cause, grâce à des vecteurs viraux, est le challenge des futures années pour le traitement de ces maladies, notamment celles avec atteinte cérébrale.
Ces maladies multisystémiques nécessitent une prise en charge multidisciplinaire et globale adaptée à chaque type de MPS et à chaque patient.